Nouvelle mandature : accélérer la transition écologique

La Nouvelle-Aquitaine est l’une des régions françaises les plus impactées par le changement climatique : augmentation des températures de 1,4°C au cours du xxe siècle, phénomènes climatiques extrêmes de plus en plus fréquents (inondations, tempêtes, érosion, sécheresse…). Sur le plan de la biodiversité, si l’on ne fait rien, à l’horizon 2028, c’est 50 % de la population des oiseaux qui aura disparu de notre territoire et 95 % de la microfaune en 2030 ! Ces constats, ce sont ceux réalisés par près de 450 chercheurs à travers deux rapports inédits à l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine : Acclimaterra (sur le climat) et Ecobiose (sur la biodiversité).

La feuille de route Néo Terra s’est construite à partir de ces études scientifiques rigoureuses. Elle porte à ce jour 11 ambitions et 59 engagements, dans des domaines aussi variés que l’engagement citoyen, l’urbanisme, l’agriculture, l’énergie, l’habitat, la mobilité, les déchets… Tous les domaines d’intervention de la Région sont concernés. Avec des objectifs de résultats à court terme : 2030 ! Un premier bilan réalisé fin 2020 par la Région indique que 28 % de ses dossiers d’aides et subvention rentrent dans les objectifs de Néo Terra. Ceux-ci représentant 43 % des financements accordés par la Région entre juillet 2019 et décembre 2020. Un résultat à la fois modeste et encourageant pour une première année de mise en œuvre. La démarche doit désormais continuer à se structurer et à se massifier. C’est tout l’enjeu de cette nouvelle mandature : accélérer sur l’ensemble des transitions nécessaires à la préservation de notre environnement.

Assurer la transition environnementale, c’est notamment accompagner la transition des entreprises, sur la baisse de leur consommation énergétique (électricité, gaz, pétrole…). Plusieurs partenariats menés par la Région ont déjà emporté des résultats significatifs avec des entreprises comme Plast Avenir (87) ou Rayonier (40). Demain, il s’agira d’aller encore plus loin, en s’attachant à des approvisionnements plus vertueux, en travaillant sur la gestion des déchets et la systématisation de l’économie circulaire, par exemple.

Sur le plan de l’agriculture, les engagements sont également nombreux et ambitieux : sortir des pesticides de synthèse, arrêter l’utilisation de substances CMR (cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques), réduire les prélèvements en eau, favoriser les circuits-courts, accélérer sur le biocontrôle (avec des entreprises comme Elicit Plant, De Sangosse…) ou encore multiplier les démarches alimentaires autour des produits locaux de qualité et des circuits courts.

Assurer la transition environnementale, c’est aussi s’engager dans la transition des mobilités et réduire la dépendance à la voiture individuelle : favoriser le report modal de marchandises vers le fret, le fluvial et le maritime, structurer une filière vélo, verdir la flotte de cars et de TER, développer les motorisations alternatives… Ainsi, en 2021, ce sont déjà plus de 200 cars propres qui circuleront en Nouvelle-Aquitaine (7 électriques, 60 en biocarburants, 135 en BioGNV), à l’image de la ligne Bordeaux-Créon inaugurée en octobre 2019.

L’urbanisme, la construction, le logement et la consommation d’énergie font également partie des domaines d’intervention de Néo Terra : accélération de la rénovation énergétique (avec un objectif de 120 000 logements rénovés par an avec l’aide de l’État et l’Ademe), utilisation de matériaux bio-sourcés (bois, paille…), végétalisation des villes, sobriété de l’emprise foncière, construction d’un nouveau mix énergétique pour sortir des énergies fossiles et tendre vers une autonomie énergétique en 2050… Sur le volet énergétique, la méthanisation, la production de chaleur à partir de biomasse, le photovoltaïque seront de précieux atouts pour construire ce mix énergétique.

Parce que le meilleur déchet est celui que l’on ne crée pas, la feuille de route Néo Terra affiche également de faire de la Nouvelle-Aquitaine un territoire tendant vers le « zéro déchet » à l’horizon 2030 : réutiliser, réparer, recycler, composter, valoriser (les bio-déchets) seront les maître-mots en la matière. Parmi les dispositifs régionaux, l’appel à projet « Réemploi, réparation, réutilisation » vise à amplifier la prévention de la production de déchets et à augmenter de 30 % le nombre de recycleries par territoire.

Enfin, la préservation de nos ressources naturelles (eau, forêt, terres agricoles…) et de la biodiversité nourrit également les ambitions de Néo Terra : création de deux nouveaux parcs naturels régionaux (Gâtine Poitevine et Montagne Basque), appel à projet pour préserver les zones humides, contrats pluriannuels de restauration des milieux aquatiques, création d’un réseau de 48 forêts pilotes pour leur adaptation aux changements globaux…

Néo Terra est donc une démarche globale, transversale, qui touche toutes les politiques régionales. Elle se veut fédératrice, participative. Il ne s’agit pas d’opposer ou de montrer du doigt, mais bien de convaincre et d’embarquer tous les acteurs néo-aquitains : chefs d’entreprise, salariés, élus et collectivités, associations, agriculteurs, acteurs économiques, citoyens…

Pour ce faire, la Région entend aussi mener un grand travail de sensibilisation (c’est la première ambition de la feuille de route) pour favoriser l’engagement citoyen dans la transition écologique et mieux diffuser la connaissance sur le changement climatique et l’érosion de la biodiversité. Pour rester pertinente et utile, la feuille de route doit aussi vivre, évoluer avec l’émergence d’événements difficilement prévisibles comme la crise Covid. C’est pourquoi la santé y prendra, par exemple, une place plus importante encore, à l’image de la création d’une vice-présidence dédiée.

Enfin, entre fin 2020 et début 2021, la Région a établi plus d’une centaine d’indicateurs qui permettront de suivre l’avancée des objectifs de Néo Terra : nombre de nouvelles entreprises accompagnées par le programme Usine du Futur, nombre de bornes de recharge de transport en Nouvelle-Aquitaine, nombre de dossiers de rénovation énergétique des bâtiments tertiaires privés et publics accompagnés par la Région, quantité de déchets ménagers et assimilés produits par an…