Le 1er février dernier, plus de 650 maires ont participé à une journée d'échanges avec Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine, près d’Angoulême (16). Objectif : développer et fluidifier les liens entre collectivités au service des territoires. Plusieurs dispositifs ont été dévoilés pour l'occasion.
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« Ce rôle de maire, je le connais. Je l'ai moi-même été. La Région Nouvelle-Aquitaine est là pour vous accompagner partout où il y a des difficultés », a plaidé son président, Alain Rousset, lors d'une journée d'échanges avec les maires organisée le vendredi 1er février dernier à L'Isle-d'Espagnac, commune située aux portes d'Angoulême (16).
Plus de 650 maires, venus de douze départements, ont assisté à cet « exercice de dialogue » centré sur leur quotidien et leurs problématiques. Mobilité et transports, développement durable, économie ou éducation : autant de sujets qui ont été abordés avec les élus et les techniciens de la plus vaste région de France. « Tout devient compliqué. Socialement, politiquement, administrativement, a ainsi pu expliquer en guise de préambule Marie-Hélène Pierre, maire de L'Isle-d'espagnac. Il est nécessaire que la Région nous accompagne de la meilleure façon possible, qu'elle soit accessible, efficace, efficiente. »
C'est dans cet esprit qu'Alain Rousset a annoncé la mise en place, à Poitiers, d'une ligne téléphonique dédiée aux maires et aux élus (1). L'idée ? Répondre « dans les temps les plus courts » à leurs questions, tout en les orientant vers les bons services et interlocuteurs de la Région. « Il nous faut, entre les villes et la Région, une relation plus forte, plus musclée », estime Alain Rousset qui défend la décentralisation et « un pacte de confiance, d'entraide et de solidarité ».
Revitaliser les centres-bourgs
Tout au long de cette journée, plusieurs tables-rondes ont permis aux maires d'évoquer leurs actions. Comme Didier Mayau, maire de Pont-l'Abbé-d'Arnoult (17). Il a développé, en lien avec la Région, un internat rural pluridisciplinaire pour faciliter les stages des internes en médecine. Avec ce nouvel outil, l'élu espère fidéliser de jeunes internes en quête de logements et les voir s'installer à terme sur le territoire.
À Boismé (79), c'est un projet de revitalisation du centre-bourg qui se dessine avec la transformation de l'ancienne école. Une boulangerie, une boucherie et un coiffeur y seront regroupés, face à l’agence postale communale. Son maire, Yves Morin, milite au passage pour faciliter l'obtention des subventions : « Des dossiers, nous en remplissons des centaines... » Ce sentiment d'abandon, largement évoqué par les maires ruraux, a été relayé par Martine Pinville.
La conseillère régionale chargée de la revitalisation des centres-bourgs et des centres-villes planche sur un nouveau dispositif qui sera présenté en session plénière en mars prochain. Objectif : aider les communes à redynamiser leurs centres via des conseils en ingénierie ou « à capter des aides ». Alain Rousset rappelle, de son côté, que « 49% des entreprises aidées par la Région Nouvelle-Aquitaine se trouvent dans des communes de moins de 5000 habitants. Et nous avons doublé ces aides aux entreprises en Limousin et en Poitou-Charentes ».
De vraies pépites
Les maires avaient également la possibilité de poser leurs questions par SMS via un numéro spécial, les services de la Région se chargeant d'y apporter une réponse immédiate en marge des débats. Financement de la transition écologique, égalité des territoires face à la mobilité, dessertes ferroviaires, habitat social : nombreuses ont été les problématiques soulevées par les élus locaux. Yvan Debosse, maire de Bernadets (64) a, lui, questionné l'intérêt des nouvelles grandes régions. « Les compétences ont été resserrées, répond Alain Rousset. La fusion prend du temps. Mais prendre ce qui marchait le mieux dans les trois anciennes régions est positif : j'y ai trouvé de vraies pépites. Sommes-nous plus fort vis-à-vis de l’Europe et face à l’État ? La réponse est oui. »
Assurer la cohésion des territoires, expérimenter davantage, partager les expériences et les projets : voilà tout l'objet du « cluster de la ruralité » imaginé par la Région Nouvelle-Aquitaine. Ce nouveau réseau mobilise collectivités, État, structures privées, associatives et universitaire au service du monde rural. Ses partenaires : la Banque des territoires, la Poste ou encore l'Association des maires ruraux de France. Actuellement piloté par Geneviève Barrat, vice-présidente de la Région en charge de la Ruralité et élue de la Creuse, ce cluster sera présidé à terme par un maire rural. Un appel à projets a été lancé autour de deux axes majeurs : les services aux populations et le développement rural. Toutes les communes de moins de 3 500 habitants – sauf celles situées dans aires urbaines – pourront candidater. Elles pourront bénéficier, via ce dispositif, d’expertise et d'ingénierie. C’est une première.